Prière de Vendredi-Saint

Notre Dieu, nous te prions, Toi qui aimes tant le monde, tant ce monde qui souffre.
Tu le sais, bien souvent, trop souvent, si souvent, nous parlons de paix.
Nous disons paix, sans aimer nos ennemis, sans bénir ceux qui nous maudissent, mais en accusant les autres d’être des fauteurs de guerre.
Nous parlons de paix en ayant peur de perdre notre propre tranquillité, notre propriété, notre sécurité.
Et pendant ce temps, silencieusement, notre cœur murmure : soupçons, épris, tactique, ou encore crainte, abandon, neutralité.
Seigneur, pardonne-nous notre aveuglement.
 
O Dieu, qu’il est difficile de construire la paix dans ce monde où la guerre se sème et se répand plus vite que tout véritable dialogue.
 
Plutôt que d’être des spectateurs horrifiés, des voyeurs et des juges, permets-nous de te prier pour les ennemis des femmes et des enfants jetés sur les routes, en Ukraine, au Moyen-Orient ou ailleurs. Nous te prions les ennemis des hommes appelés à prendre les armes. Nous te prions pour ceux qui manipulent l’information afin d’endoctriner et de déresponsabiliser.
Nous te prions pour Vladimir Poutine et pour le patriarche Kyril, pour Bachar El-Assad et pour les responsables talibans, pour la junte birmane et pour tous ces dirigeants aveugles, politiques ou religieux, qui ne savent ce qu’ils font.
 
Notre Dieu, quand nous parlons de paix, préserve-nous des indignations faciles et vertueuses, unilatérales et inefficaces. Apprends-nous que la paix véritable commence avec ceux qui sont nos adversaires et non pas avec ceux qui pensent comme nous.
 
En Jésus, tu es venu pour porter ta guerre de justice, de vérité et de liberté contre nos guerres de privilège, de propagandes et de domination. Pardonne-nous nos aveuglements.
Pardonne l’aveuglement de ton Eglise qui si souvent dit ce qu’il faut faire, alors que ses paroles ne lui coûtent rien.
Pardonne-moi mon aveuglement, moi qui juge sans m’engager véritablement.
 
Merci, ô Dieu de recevoir la prière de ton Fils Jésus, qui nous révèle ton visage. Merci de recevoir ses mots « pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Le monde, l’Eglise, eux, nous, moi, nous avons tant besoin de ton pardon, de ta Paix, qui seule porte la vie au-delà même de la mort.
Amen