Introduction

La cathédrale de Lausanne,  magnifique édifice gothique commencé vers 1160 et achevé en 1245 , est consacrée en 1275 en présence du pape Grégoire X et de l’empereur Rodolphe de Habsbourg. Elle est consacrée à la vierge Marie sous le vocable de «Notre Dame».

Dès 1536, avec l’adoption de la Réforme protestante dans le canton de Vaud, elle devient un lieu de culte réformé.
Ce qui étonne dès l’entrée, c’est le sentiment d’unité architecturale évidente malgré l’intervention de plusieurs maîtres d’oeuvre. Sa sobriété, son élégance et son équilibre font de cet édifice non seulement un haut-lieu touristique mais également un espace privilégié de méditation et de cultes.
Prenez le temps de contempler ce lieu, laissez votre regard se promener dans la nef, levez les yeux pour admirer les parties hautes et laissez-vous guider par votre curiosité et votre envie de découverte.

A propos de la Rose de la cathédrale de Lausanne

Conçue, dessinée et construite dans le premier tiers du 13e siècle par le maître-verrier Pierre d’Arras, la Rose  de la Cathédrale de Lausanne est d’une composition originale et magnifique. Composée  de 108 vitraux dont 77 sont d’origine, la Rose s’adresse à la sensibilité des pèlerins en leur offrant une lecture de Dieu et du monde.
Transfigurés par la lumière – image de la seule lumière divine, le Christ- les vitraux prennent vie par le regard et grâce à l’intelligence de celles et ceux qui  les contemplent.

Composée à partir du cercle – symbole de la perfection et de la création divines, et du carré représentant le monde d’ici-bas –  la Rose se veut d’abord une méditation sur la création opérée par Dieu et offerte aux hommes pour la comprendre, l’habiter et y travailler.

Le carré central rassemble les étapes de la création qu’on peut trouver dans la Bible au livre de la Genèse: Dieu le Père (médaillon central puis en partant du médaillon en haut à gauche dans le sens des aiguilles d’une montre) crée la lumière , puis la terre , les animaux  et enfin l’homme .

Les quatre demi-cercles entourant le carré central représentant les quatre saisons avec les douze mois de l’année. Débordant du grand carré, les vitraux représentent les 12 signes du zodiaque avec les quatre éléments (feu-air-eau-terre). Complètent alors la composition les sciences divinatoires, les fleuves du paradis, les monstres, les vents et des palmettes décoratives.

La création de Dieu se donne donc dans le temps que l’homme habite. Travailler (de juillet à novembre) fait partie de la condition humaine : tailler la vigne (mars), aménager son jardin (avril),moissonner (juillet et août), vendanger (septembre), bouchoyer.(novembre). La mort (décembre) n’est pas absente de cette méditation, ni le passage à l’an nouveau (janvier), ni même les loisirs ( mai).

Le temps de l’homme est le temps de Dieu. Dieu s’approche de tout ce qui constitue la nature humaine et lui permet de vivre sur terre, de regarder et d’admirer la création dans laquelle Dieu l’a placé. Les éléments, les vents, les saison, les astres et même les monstres sont familiers à l’homme et entourent sa vision du cosmos. Une vision dont Dieu n’est jamais absent et où le temps de Dieu se mêle au temps de l’homme. A moins que ce ne soit l’inverse. Les temps solaire et astronomique sont une manière de rappeler que le Christ est celui qui habite le temps des hommes.
Un Christ qui est alpha et omega, premier et dernier de toute réalité. Et qui nous accueille au-delà de ce qui constitue notre existence.

La Rose de la Cathédrale devient ainsi méditation sur le temps. Le temps des hommes, et de chaque homme, est inscrit dans le plan de Dieu. Un projet de vie qui ne fait l’économie ni des travaux, ni des plaisirs, ni des angoisses, mais qui offre un sens à celui qui s’en saisit et qui l’habite. En ce sens, le pèlerinage n’est pas à comprendre comme une fuite, ou un loisir physique, mais comme un voyage vers Dieu et, par là, vers soi-même.

Le pèlerin, en faisant halte à Notre-Dame de Lausanne, s’interrogeait très certainement sur ce qui constituait et marquait sa vie. Aujourd’hui encore, le croyant, l’esthète ou l’amateur curieux  d’art et d’histoire est confronté aux mêmes questions. 

A propos du Portail peint de la cathédrale de Lausanne

Il est incontestablement l’un des joyaux de l’édifice. Entrée principale de la cathédrale, le portail peint et son porche ont été ajoutés, probablement vers 1230 – 1235, en remplacement d’un portail plus petit. Changement dû à l’afflux des pèlerins venant vénérer  la Bienheureuse Marie de Lausanne.

Le motif du couronnement de la Vierge y figure comme dans la plupart des grandes cathédrales de France dès la fin du XIIème siècle. Une des spécificités lausannoises, c’est le fait que le Christ est beaucoup plus grand que  sa mère, qu’il est seul à siéger et qu’il la couronne lui-même. Il apparaît comme le Sauveur du monde. Marie, elle, intercède pour les pèlerins qui viennent se recueillir. Seul le Christ opère des miracles.

Les 12 grandes statues présentent des personnages qui accueillent le pèlerin avec tendresse. Leur choix permet de se remémorer l’histoire du salut et de mettre en évidence la concordance entre le Premier et le Nouveau Testament. Vous trouvez, sur le pilier de gauche, Esaïe, David et Jérémie. Puis, à l’ébrasement occidental, Moïse, Jean-Baptiste et Siméon. Ils sont les derniers témoins de la Première Alliance et ont reconnu en Jésus de Nazareth le Messie de Dieu. A l’ébrasement côté est, Pierre, Paul et Jean, apôtres du salut promis. Enfin, sur le pilier de droite, les 3 autres évangélistes: Matthieu, Luc et Marc.

 

Conclusion

Si ce lieu a marqué durablement non seulement le paysage de cette région, mais aussi les coeurs et les esprits des femmes et des hommes qui s’y sont arrêtés, il reste cette maison de Dieu ouverte à tous. Prières, cultes, concerts, visites guidées contribuent à la beauté et la majesté de cette cathédrale.
Vous y serez toujours accueillis avec joie.